DÉDICACE
Chère Nouf Abdulaziz Al Jerawi,
Veuillez accepter ce modeste présent racontant l’histoire d’une adolescente de 13 ans qui a la chance de faire le tour du monde avec sa mère, en parallèle de celle d’une jeune fille du même âge, Anne Franck, enfermée à Auschwitz-Birkenau, en 1944, dans un climat d’indifférence. Sommes-nous condamnés à voir l’histoire se répéter encore et encore? En tant qu’être humain, en tant que femme et en tant qu’auteure, je ne peux que m’incliner devant votre immense courage et appuyer votre cause et vos revendications. Mon message en est un de solidarité, de fraternité et d'espoir. Votre combat et vos actions vous honorent, mais votre emprisonnement interpelle et concerne tous ceux qui ont la chance d’être libres, hommes, femmes et enfants. Lorsque des journalistes sont emprisonnés pour avoir dit la vérité, c’est la société tout entière qui, à la fin, est pénalisée. Lorsqu’une militante pour les droits des femmes saoudiennes est emprisonnée, privée de sa liberté d’expression et de ses droits fondamentaux, c’est à la liberté de toutes les femmes que l’on porte atteinte.
Des personnes de tous les horizons ont entendu votre voix, partagent vos espoirs et vos convictions, pensent à vous et à votre famille et s’indigne de l’injustice du traitement qui vous a été réservé. Ces personnes se préoccupent de votre santé, de vos conditions de détention, de votre cause, de votre sort. Vos espoirs et vos revendications sont définitivement aussi les nôtres. Votre lutte est dorénavant aussi la nôtre. La vérité, c’est qu’aucun de nous n’est vraiment libre tant que vous êtes enfermée. La vérité, c’est qu’en luttant pour les droits des femmes, vous luttez pour l’humanité tout entière.
Mes lecteurs et lectrices, et tous mes compatriotes se joignent à moi pour dénoncer votre arrestation ainsi que vos conditions de détention et pour demander votre libération immédiate. En pensée, nous cherchons à vous soutenir, à mettre un peu de baume sur vos blessures, à vous accompagner du mieux que nous pouvons, à chuchoter à votre oreille des paroles de réconfort.
De toutes nos forces, nous espérons la fin de votre emprisonnement et votre retour auprès des vôtres. Notre cœur bat à l’unisson du vôtre. Lorsque nous fermons les yeux, nous vous voyons libre…
Quant à moi, en pensée, je vous serre dans mes bras.
Rose-Line Brasset, auteure