Demandez au Premier ministre la reconnaissance du racisme systémique au Québec

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Premier ministre

François

Legault

Gouvernement du Québec

Ministre

Benoit

Charette

Gouvernement du Québec

Monsieur le Premier ministre,

Le racisme systémique est présent au Québec (comme ailleurs dans le monde) au sein de plusieurs de nos institutions, telles que la santé et les services sociaux, les forces de l’ordre, la justice, et l’éducation.

On ne peut plus nier son existence. Pour faire avancer notre société, il faut reconnaitre que le racisme qui perdure dans nos institutions, nos pratiques et nos lois a des conséquences néfastes dans la vie des Québecoises et Québécois noir.es, autochtones et racisé.es. Comme nous l’avons vu dernièrement dans le cas de Joyce Echaquan, le racisme tue.

Les textes internationaux relatifs aux droits humains, dont est partie le Canada, et conséquemment le Québec, ainsi que l’article 10 de notre Charte des droits et libertés de la personne interdisent toute forme de discrimination. Cette discrimination peut être directe, indirecte ou systémique.

Je veux que mon Québec soit inclusif et antiraciste, et que mes leaders n’ait pas peur de nommer nos défis et d’agir pour bâtir une société meilleure.

Je suis au courant du rapport présenté par le Groupe d’action contre le racisme en décembre 2020. Je salue certains engagements importants, notamment l'interdiction des interpellations policières arbitraires, l’augmentation de la diversité dans les emplois de la fonction publique pour refléter la diversité de la population québécoise, et la révision des cursus scolaires, qui sont effectivement des priorités importantes. Pourtant, le rapport manque d'une vision d’ensemble pour encadrer ces mesures.

Monsieur Legault, faites preuve de leadership : reconnaissez l’existence du racisme systémique au Québec, déposez une politique québécoise de lutte contre le racisme systémique assortie d’un plan de mise en œuvre qui tienne compte des réalités particulières des personnes autochtones, noires et racisées. Ce plan devra être élaboré en consultation et en concertation avec les communautés et les groupes concernés, et les organisations qui les représentent.

Un tel plan d’action devrait inclure, sans toutefois s’y limiter :

- La collecte et la publication de données désagrégées fiables, uniformisées et anonymisées, axées sur l’identité raciale et les origines autochtones, et ce dans toutes les institutions publiques.

- Veiller à ce que les organes de surveillance des services de police et correctionnels soient complètement indépendants et incluent dans leur composition des membres des communautés autochtones, noires et racisées.

- Adopter des mesures efficaces pour s'attaquer aux causes de la surreprésentation des enfants et des jeunes noirs et autochtones au sein des services d’accueil et de protection de l’enfance et de la jeunesse, y compris les centres de réadaptation.

- Développer et mettre en oeuvre des politiques et des programmes efficaces d’accès à l’équité en emploi dans les secteurs public et privé.

- Financer de façon soutenue les organismes ethnoculturels menés par des personnes racisées.

Je vous prie, monsieur le Premier ministre, d’agréer mes sincères salutations,

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